Lorsque l'on parle de TSA (Troubles du Spectre de l'Autisme), on se réfère à la classification du DSM-5. On parle donc des personnes qui sont diagnostiquées selon les critères de la dyade autistique (trouble de la communication et des interactions sociales, comportements restreints et répétitifs).
Environ 700 000 personnes sont atteintes de troubles autistiques en France (source INSERM) et on estime qu' environ 50 à 55% d’entre elles ont un TSA sans déficience intellectuelle (TSA-SDI).
La distinction que l'on peut faire entre une personne typiquement autiste et une personne présentant ce que l'on appelait auparavant un "syndrome d' Asperger" ou un "Autisme de Haut Niveau", est l'absence chez ces dernières d'une déficience intellectuelle. En effet, pour qu'une personne obtienne un diagnostic de TSA-SDI il faut, en plus des critères habituellement identifiés pour un diagnostic d'autisme, que son quotient intellectuel (Q. I.) soit supérieur à 70.
La majorité de ces personnes ne sont pas diagnostiquées et ne sont donc pas prises en charge de manière adaptée.
La méconnaissance de ce trouble conduit à de longues errances thérapeutiques.
Cette problématique est encore plus présente pour les profils féminins et/ou pour les personnes avec de bonnes ressources cognitives ou un HPI associé (Haut Potentiel Intellectuel).
Pourtant, les moyens pour que ces personnes atteignent autonomie et intégration sont connues et reconnues, notamment dans les pays Anglo-Saxons (Etats-Unis, Canada, Grande-Bretagne, Suède, Danemark, Australie…) : diagnostic précoce, scolarisation en classe ordinaire avec parfois un besoin d'aménagements et/ou le soutien d’une Auxiliaire de Vie Scolaire, prise en charge cognitivo-comportementale adaptée, aide spécifique pour l’insertion professionnelle ...
J'utilise les méthodes et outils conformes aux recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé) dans le cadre des évaluations et des accompagnements pratiqués.
Professionnelle de seconde ligne, je pratique le dépistage et le pré-diagnostic grâce à l'ADI-R et l'ADOS, outils d'évaluation à visée diagnostique, qui aident à affiner l'observation clinique.
A l'issu de la consultation de dépistage, pendant laquelle nous explorons les difficultés et le parcours du patient au regard des critères diagnostiques du TSA, je donne mon avis clinique sur l'hypothèse d'un potentiel TSA.
Parfois, il peut-être nécessaire de compléter ce dépistage clinique par différents questionnaires adaptés à l'âge du patient. Ces derniers sont alors remplis par le patient lui-même et/ou ses parents.
A l'issu de la consultation et de la cotation des éventuels questionnaires, si mon avis est favorable à une hypothèse de TSA, j'oriente le patient vers un médecin spécialisé avec lequel je travaille en partenariat, afin d'obtenir un second avis. Le médecin sera suceptible de poser le diagnostic si besoin à l'issu des évaluations pré-diagnostiques.
De la même façon, celui-ci peut orienter les patients qu'il aurait "dépisté" vers mon cabinet pour un second avis.
Si nos deux avis sont concordants, le médecin orientera alors le patient vers une démarche diagnostique au CRA (Centre de Ressources Autisme) ou auprès de cabinets libéraux.
Le pré-diagnostic de l'autisme ne peut donner lieu à un diagnostic que sur validation du corps médical (médecin spécialisé ou non ayant rencontré le sujet et dont l'avis clinique va dans le sens des résultats des évaluations à visée diagnostique).